Abstract:
Face aux incertitudes accrues de l’avenir, au manque de recul, à l’impossibilité de prévoir les cycles auxquels sont confrontées les entreprises, il est nécessaire de voir loin et large, comme le préconisait le philosophe Gaston Berger (1957).
La prospective est donc avant tout une méthode d’exploration de l’avenir qui consiste à anticiper pour éclairer les futurs possibles. Elle devient stratégique quand une organisation s’intéresse aux évolutions possibles de son environnement ainsi qu’à sa propre dynamique (Roubelat, 1998).
Si les travaux qui ont traité le thème de la prospective dans le cadre d’une entreprise ne sont pas nombreux, nous remarquons que même s’ils ont mis l’accent sur la relation entre la prospective et la stratégie, ils n’ont pas étudié, les facteurs pouvant déterminer la pratique de celle-ci.
La plupart de ces travaux (Roubelat, 1996, 1998, 2000, 2001) se sont intéressés à évaluer les pratiques majeures des organisations (en particulier des entreprises énergétiques et de service public) en matière de prospective stratégique.
C’est dans le cadre d’une prospective appliquée à la gestion que s’inscrit notre travail de recherche. Plus précisément, notre propos sera d’apporter des éléments de réponses à la question suivante :
Qu’en est-il de la démarche de prospective stratégique dans le contexte tunisien ? En d’autres termes, quelles sont les variables qui sont de nature à faciliter ou à rendre plus difficile l’adoption d’une telle démarche ?
De ce fait, à travers ce travail de recherche, nous allons essayer de décrire la pratique de la prospective stratégique par les entreprises tunisiennes et par voie de conséquence l’aptitude de ces dernières à adopter une telle démarche.
Pour ce faire, dans un premier temps, en ayant la littérature comme référence, nous allons introduire les notions de prospective et de prospective stratégique afin de mieux les cerner.
Dans un second temps, nous présenterons la méthodologie de recherche adoptée et nous finirons par exposer et discuter les résultats dégagés par la validation empirique.