Abstract:
Le e-learning suppose des modifications pédagogiques importantes. Il est considéré comme un moyen d’individualisation et d’apprentissage de l’autonomie. Il est aussi appréhendé comme un facteur de motivation, puisque l’apprenant qui gère son temps se met au travail selon ses envies, aux moments où il est le plus apte à recevoir des informations et à les intégrer. Il apporte ainsi une grande souplesse d’organisation de son temps de travail (autonomie, choix du moment de formation…), permettant notamment de conserver son activité professionnelle en parallèle et suppriment les contraintes géographiques.
Cependant, le e-learning n’induit pas uniquement un changement de pédagogie mais un changement dans l’organisation de la pédagogie (J.-P. Dudézet, 2002). C’est à la fois l’organisation de l’enseignement, son contenu et l’identité professionnelle de ceux qui le dispensent qui se trouvent remis en cause.
A travers d’une étude de terrain de six projets de e-learning développés dans des universités françaises, cet article analyse comment la mise en œuvre du e-learning dans les universités remet en question les logiques professionnelles des enseignants impliqués dans ce nouveau mode d’enseignement et redéfinit leur identité professionnelle.