Abstract:
En considérant les économies de l’Afrique du Nord, l’objet de cette recherche est d’étudier le rôle de l’endettement extérieur dans le financement du développement. Il s’agit en particulier d’étudier la relation entre la dette extérieure et la croissance économique. En fait, les changements que connaît le Sud de la Méditerranée combinés aux urgences dictées par la crise de la dette souveraine en Europe fait qu'il est pertinent de s'interroger sur la réponse à apporter aux défis économiques que doit relever cette région dans son ensemble et particulier les pays de l’Afrique du Nord. Au premier rang de ces défis figure la problématique de l’endettement extérieure et son rôle dans le financement de développement économique.
L’étude s’est inspirée du modèle de Patillo et al. (2002) et elle utilise la technique de panel. Ainsi et en combinant des ratios d’endettement et les principaux déterminants de la croissance économique, nous avons vérifié l’existe d’un seuil optimal au-delà duquel l’endettement extérieur ralentit la croissance économique (l’existence d’une courbe de Laffer de la dette). Pour les pays de l’Afrique du Nord, la dette extérieure en soit n'est pas un frein au développement lorsqu’elle est contenue dans des limites raisonnables; au contraire, elle peut aider ces pays à consolider leur croissance. Par ailleurs, une augmentation du service de la dette a un impact négatif sur la croissance économique et le canal de transmission de cet impact passe par la qualité de l’investissement et par le fardeau de la dette. Les résultats obtenus montrent également qu’il existe une relation non linéaire entre la dette et la croissance, c’est-à-dire qu’il y a un seuil critique qui rendrait la croissance négative. Ce seuil, qui correspond à l’impact marginal de la dette sur la croissance atteint 47% du PIB.